Rencontres


Bolgia Totale : rencontre avec le réalisateur Matteo Scifoni 2014, 97' CF
https://zimbra.free.fr/service/home/~/Bolgia%20Totale.jpg?auth=co&loc=fr&id=296361&part=2


Matteo Scifoni (deuxième en partant de la gauche) accompagné de son équipe.
 
            À Rome, un vieux policier un peu porté sur la bouteille et la drogue laisse s'échapper un ancien bagnard qui travaille pour un mafieux autrement plus important. Nos deux protagonistes, entre lesquels se crée un parallèle, se retrouvent tous deux dans une situation difficile et doivent réparer les dégâts qu'ils ont causés. Quinto Cruciani, le policier, fait en effet face à de lourds problèmes financiers et manque de peu de se faire renvoyer, il doit donc retrouver Michele Loi qui, de son côté, se voit contraint de retrouver l'argent de son patron. Mais Loi, atteint de problèmes psychiatriques, discute avec le personnage Blondin de Serio Leone qui lui conseille de s’enfuir ; il prépare alors sa fuite à Porto-Rico et tente de persuader Zoe, son ex, une strip-teaseuse albanaise muette, de le suivre. Cependant, pour un personnage aussi instable que lui, les choses ne se passent jamais comme prévu...
            Prenez deux mouvements littéraires distincts, mélangez les ensemble ; incorporez à la pâte un très bon jeu d'acteurs et une subtile alternance entre action et temps de réflexions et vous voilà avec un fameux gâteau dont vous vous souviendrez !

Car, en effet, Matteo Scifoni s'est inspiré de deux genres littéraires bien connus :
On connait tous « Il Giallo » italien, le roman policier par excellence avec une intrigue prenante à la Léonardo Sciascia. Mais ici, il s’agit d'un autre genre de policier un peu différent dont l'un des principaux maîtres est Carlo Lucarelli : « Il Romanzo Noir » (lire « noir » à la française). C'est un genre un peu différent du genre policier « classique », car souvent « il Noir » se propose de faire avancer l'intrigue à travers le point de vue du criminel. Et bien que Cruciani soit un personnage important, le réel héros de l'histoire reste Michele Loi pour lequel on ressent une certaine affection en sortant de la salle.
Cependant, « il Noir » n'est pas la seule source d'inspiration que semble avoir le jeune réalisateur Scifoni, je vais donc à sa rencontre armé de mon meilleur italien et mon hypothèse:

« Bonjour M,Scifoni, tout d'abord bravo pour la réalisation de ce film que vous nous présentez ce soir, peut-être avez-vous envie de nous donner vos impression ? 
- Merci beaucoup, je suis content que le public ait apprécié. Alors oui, il faut savoir que c'est mon tout premier film et je suis très honoré d'être ici et de participer à ce festival. C'est un film qui a été réalisé avec très peu de temps et de moyens et nous sommes plutôt fiers du résultat.
- Après la projection du film, on aurait tendance à définir Michele comme un héros romantique au sens littéraire du terme ; qu'en pensez-vous ?
- En effet, vous avez raison, c'est tout-à-fait ce côté dramatique que nous avons voulu développer, Michele est un personnage très jeune un peu débauché et animé d'une passion amoureuse (rendue vaine par leur incapacité à communiquer) qui va le conduire à faire des choses regrettables.
- Il peut faire penser à Hernani de Victor Hugo.
- Oui, c'est exactement l’archétype du bandit romantique qui nous a inspirés.
- Vous avez également cherché à créer un parallèle avec le policier qui se drogue et auquel on découvre également un amour pour sa fille (comme Triboulet) et pour une femme ; alors pourquoi l'avoir laissé vivre, lui, à la fin ?
- Ah ! Pourquoi le policier ne meurt pas également ? La réponse est simple, nous avons voulu nous dissocier « dell' Noir » et laisser une lueur d'espoir à la fin ; c'est pour cela que ça se termine bien pour Quindo Cruciani qui peut payer ses dettes et qui conserve son poste. »

(À l'équipe) Grazie a tuti, e bravissimo !
  
Augustin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire